Dans l’histoire de l’art, Niki de Saint Phalle (1930-2002) fait figure d’exception. Franco-américaine, elle est l’une des femmes artistes les plus connues de sa génération. Membre du groupe des nouveaux réalistes aux côtés de Jean Tinguely, Arman et César et proche des artistes pop américains, elle s’est fait un nom et un destin à sa mesure par la liberté de son expression, l’iconoclasme de ses gestes (ses actions tirs notamment) et la démesure de ses projets. Les Tirs, performances durant lesquelles l’artiste tire à la carabine des poches de peinture, éclaboussant de couleurs des tableaux, la rendent célèbre au niveau international dès 1960.
Niki de Saint Phalle fut l’une des premières artistes femmes à acquérir la célébrité de son vivant, au début des années 1960. Derrière « la femme qui tire » se cache une artiste dont l’œuvre singulière s’impose à la fois par sa violence, son engagement et sa radicalité. Vingt ans après sa grande rétrospective parisienne (MAMVP, 1993), l’exposition de 2014 propose une relecture de cette œuvre à l’aune des réévaluations historiques de ces dernières années (histoire du féminisme, de la performance, du cinéma expérimental) mais aussi à partir d’un travail sur des archives de la Fondation Niki de Saint Phalle, largement inédites.