Comme mère nourricière, Gaïa, Terra Mater chez les Romains, s’affirma comme divinité infernale ou souterraine. L’allégorie la représente allaitant des animaux domestiques, parfois un serpent. A la fécondité charnelle se substitue une maternité spirituelle. Dans la Genèse (III-14) Dieu maudit le serpent et le condamne à manger perpétuellement la Terre.
Les liens étroits existant entre le serpent, animal maudit, et la Terre, rendirent cette dernière suspecte et la sensibilité médiévale interpréta la scène d’allaitement comme le châtiment d’une femme de débauche tourmentée par les démons.
A Corme Ecluse, La femme désignant son sexe entrebâillé et hypertrophié, se fait mordre les seins par des serpents. La nudité agressée est image de la luxure et de son châtiment.
A Toulouse (Oô) : Le serpent semble sortir du sexe de la femme et dévore aussi son sein gauche Il est l’attendu symbole phallique, clairement exprimé.
Au XIIe siècle, la sexualité dans son ensemble fut réduite au rang de vice : la luxure, définie comme plaisir sexuel recherché pour lui-même et non pour la procréation. Abélard affirme que « ce n’est pas un péché que de convoiter une femme, mais c’en est un que de consentir à la concupiscence ; ce n’est pas la volonté d’union charnelle qui est condamnable, mais le consentement à cette volonté ».
Sur la façade de l’église Sainte-Croix de Bordeaux l’homme incite la faible femme au péché, l’obligeant à céder à ses assauts (restauration du 19ème siècle).
A Sangüesa, un énorme serpent s’empare du sexe de la femme torturée par d’autres animaux.
A Vézelay : Près de la femme nue à l’ample coiffure, mordue par un serpent, un damné s’enfonce une épée dans le ventre : la luxure porte au désespoir et à la mort.
la luxure et la femme au serpent
