De hautes falaises dominant l’océan s’échelonnent sur la côte atlantique dans la province des Doukkalas autour d’El Jadida. Des marabouts, lieux anciens de pèlerinage, occupent souvent ces falaises. La campagne bénéficie de l’humidité apportée par l’océan mais le sol est très pierreux. Les paysans labouraient encore (en 1974) avec une charrue très simple tirée par un attelage mixte dromadaire-âne. Les pierres très nombreuses qu’il fallait enlever servaient à élever les murs de clôture et aussi à construire des greniers à blé caractéristiques de cette région : les tazotas.https://www.jean-marie-sicard.fr/ec... D’anciens fortins portugais subsistent encore près des barques de pécheurs.
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Tazotas
LES TAZOTAS DE L’ARRIÈRE-PAYS D’EL-JADIDA (MAROC)
Dans l’arrière-pays d’El-Jadida (région des Doukkala), les paysans, profitant des pierres retirées des champs, ont édifié des enclos comportant des cabanes en pierre sèche à voûte d’encorbellement. Ces constructions n’existent nulle part ailleurs au Maroc.
Les tazotas sont des cabanes circulaires en forme de tronc-de-cône simple ou de deux troncs-de-cônes superposés (dites également à degré), à l’entrée précédée d’un massif rectangulaire à façade plane ; dénommées tazota en berbère et nwala en arabe, elles servaient à entreposer la paille de blé et d’orge et les tiges de maïs ;
Vue d’un tazota
Un enclos « typique » comporte deux tazotas à degré jumelés. Une aire circulaire de battage s’observe souvent à côté de l’enclos. L’enclos est toujours associé à un douar habité ou abandonné.
Les pierres employées sont des pierres brutes, de forme ovale. Seuls les chaînes d’angle, les piédroits, les linteaux, etc., font appel à des pierres plus grosses et plus plates.
Les cabanes ont un sommet plat, légèrement bombé, recouvert d’une couche de gravier puis d’une couche de terre afin de protéger l’intérieur des infiltrations d’eau de pluie.
Les tazotas à degré comportent latéralement un ou deux escaliers extérieurs pour monter sur le rebord du tronc-de-cône inférieur et un seul pour monter au sommet du tronc-de-cône supérieur. Ayant servi au moment d’édification ; ils ont peut-être ensuite permis de monter et d’étaler des produits agricoles destinés à être séchés au soleil.
Edifiés par les paysans eux-mêmes plutôt que par des artisans spécialisés, les tazotas ne renvoient pas à un passé lointain. Des témoignages oraux situent la construction de plusieurs d’entre eux dans la 1re moité du XXe siècle.
Ces images ont été prises vers 1975. En 1985, la plupart de ces tazotas étaient en ruine.
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Norias
Noria
Dans la région d’El Jadida existaient encore en 1975 deux ou trois norias encore en fonctionnement. Elles ont disparu vers 1983. Le terme de noria est employé pour désigner tous mécanismes servant à élever de l’eau.
La machine hydraulique appelée roue persane ou noria par extension, était utilisée pour remonter l’eau des puits, et ainsi irriguer les cultures.
C’est le plus souvent un cheval, un mulet , un dromadaire ou un bœuf qui, les yeux bandés, fait tourner la roue.