Georges Duby résume la pensée des laïcs et des clercs par cette phrase : « Le mari est tenancier du corps de sa femme, il en a la saisine ». Le Moyen Âge est à ses yeux misogyne.
Les pénitentiels, comme celui de Burchard évêque de Worms du 11ème siècle, condamnent toutes les pratiques sexuelles entreprenantes qui déborderaient du mariage : viol, fellation, masturbation, sodomie, adultère, fornication avec des moniales, homosexualité, bestialité, philtres à base de menstrues ou de sperme…
L’historien anthropologue Gil Bartholeyns écrit : « Toutes les figurations érotiques sont produites par et pour l’ordre en place, clerc ou laïc. Quel bénéfice peut tirer une institution de la représentation de ce qu’elle condamne et manipuler des images de transgression sans en faire l’apologie ? »
A Melle (17), est la plus ancienne représentation d’une étreinte en X (vers 1040).
Les scènes érotiques sont rarissimes à l’intérieur des sanctuaires. A Passirac (16) , sur un chapiteau de la nef, l’homme et la femme pratiquent le coït sous la protection de deux démons semblant les encourager. La femme agenouillée face à l’homme empoigne la base de son phallus. L’homme se saisit de la femme avec sa main gauche érodée au niveau du pubis.
A Payroux (86) sur un chapiteau à l’intérieur de la nef, l’homme chevelu semble obliger la femme en maintenant fermement ses jambes.
A Courpiac (33) c’est l’accomplissement d’un accouplement acrobatique.
A Saint-Loup (17) un couple énigmatique voisine une scène de cunnilingus.
A Cervatos (ES) une scène de cunnilingus est présentée dans le sens normal d’observation puis en vision retournée.
A Saint-Ouen -la Thène (17) le modillon est une interprétation contemporaine de l’étreinte (il a été sculpté en 1974).
voir aussi : https://www.youtube.com/watch?v=7ED...